Jean-Louis Borloo, ministre de l’écologie, de l’énergie, du développement durable et de la mer, a décidé de retenir le principe d’achèvement de la mise à 2×2 voies de la liaison Castres-Toulouse selon l’itinéraire RN126 par mise en concession autoroutière. Même si cette décision n’est pas franchement une surprise, elle n’en a pas pour le moins déclenché les réactions en chaîne des acteurs locaux.
Les élus locaux à l’instar du président du conseil régional de Midi-Pyrénées se réjouissent de la réalisation d’un projet qui a pour but de désenclaver le sur du Tarn, mais se questionnent sur les modalités techniques et surtout financières :
« M. Borloo qui semble avoir jugé inutile d’informer la Région de sa décision l’a prise pour permettre à l’État de n’avoir à financer que la plus petite part. Il le fait au plus mauvais moment pour les collectivités locales qu’il entend solliciter, alors qu’elles n’ont jamais participé au financement des routes concédées et qu’elles vont avoir à réduire considérablement leurs investissements. Le sud du Tarn doit être désenclavé au plus vite. Le Gouvernement doit dire maintenant comment il entend leur permettre de répondre aux sollicitations qu’il ne cesse de leur adresser. L’Association des Régions de France a demandé à rencontrer le président de la République et le Premier Ministre pour leur expliquer les conséquences de la réforme de la fiscalité locale. Nous attendons toujours leurs réponses », déclare Martin Malvy.
Le ministre d’Etat a assorti sa décision du devoir d’intégrer les enjeux du Grenelle de l’environnement notamment en prenant compte les impacts du projet sur le paysage naturel, agricole et aquatique, les associations de protection de l’environnement s’indignent de la décision « arbitraire » du ministre.
Le collectif RN126 fortement mobilisé durant tout le débat et qui a produit une contre-enquête concernant l’opportunité de la 2X2 voies a déclaré : « Nous avons montré sans être démenti , que ce projet n’apporterait pas l’essor économique attendu par le sud Tarn, qu’il était d’un coût exorbitant de près d’un demi milliard d’euros (450 M€), et que le contribuable devrait le financer à près de 60 % (280 M€). Nous avons dénoncé la spoliation des déviations de Puylaurens, Soual et Verfeil, gratuites aujourd’hui, payantes demain, le prix du péage à 15 € l’aller-retour Castres – Toulouse, et les impacts sur l’environnement avec l’urbanisation programmée d’un des territoires agricoles les plus riches de la région. »
Le collectif dénonce en particulier l’entêtement de l’Etat en la matière qui, selon lui, n’a pas tenu compte des conclusions de la commission sur l’étude de l’aménagement de la RN126 reprochant à l’Etat de se contenter d’« une décision tranchant exclusivement la question « oui ou non à la mise en concession ? » »
Après 30 ans de débat, la liaison Castres-Toulouse arrive seulement sur la voie rapide.